Historique Public

Abigaël, gardienne des contes et mystères du hameau de Prudel en Mordaigne comme sa mère et la mère de celle-ci, est reconnue par ses pairs comme une gestionnaire expérimentée. Première de sa lignée à s’investir dans sa tâche au point d’ériger un cabinet des curiosités, elle se plut à en faire l’éloge afin d’attirer curieux et touristes dans cette partie peu peuplée des terres du Nord corrésien.

En 316, elle joignit l’Alliance de Mordaigne dans le but avoué de faire grandir sa collection, qui soutenait financièrement la majorité de Prudel. Hors, c'est pendant la guerre sarréno-corésienne de 316-319 qu'elle prit en main la fondation et la charge de l'Académie des Métiers d'Arts de Mordaigne, un établissement implanté comme soutien académique et financier pour les habitants de Corrèse. C'est par le biais de ses apprentissages et de sa pratique qu'elle apprit les aléas de la gestion à plus grande échelle. Souhaitant mettre ses capacités à profit, elle offrit à la seigneure palatine Cathara Paurroi de l'aider à protéger la longue frontière de Haute-Tour. En échange de ses services, elle se fit offrir de nouvelles terres à protéger et à gérer: le comté d'Esfroy. C'est dans le Bois-aux-Malverns qu'elle fit construire son manoir familial.

Lors du tournoi de Théonia de l'an 321, la comtesse Tesar scella une alliance avec le comte sarrens d'Iscar, mieux connu comme le Coq de Lys d'Or. Ce dernier adopta le fils de la jeune veuve corrésienne et ils en firent leur héritier. Bien que de la naissance de cette union on raconte que c'est elle qui entreprit les premiers pas, les deux époux semblent œuvrer ensemble et avec une même vision en relevant les défis qui se dressent sur leur chemin.

Dans la dernière année, en 322, elle fut une des figures de proue du mouvement de rébellion qui fit trembler les fondements même de la congrégation du Haut-Pilier. S'opposant à ce qu'elle qualifiait de tyrannie de la part des Carianistes de l'Ordre de la Juste Foi, elle joignit ses forces à celles de son époux dans une guerre houleuse qui se solda par une trahison et une défaite. Fidèle à sa parole et à la promesse qu'elle fit à la baronne lauroise Emma Apfel, elle ne quitta les terres qu'ils avaient assiégées qu'après avoir offert nourriture et soins à une population qu'elle ne voulait pas impliquer dans ce conflit d'idéaux.

Constatant un changement de paradigme au niveau de sa foi - ses paroles et ses actes montrant le plus souvent un intérêt de protéger la population, elle décida de joindre sa voix à celle du Commandeur de la Compagnie du Heaume: Childéric des Martial, en septembre de la même année. Entre temps, elle se fit mécène des arts en finançant quelques œuvres de la peintre Valécienne Ishtar Kadivel et du musicien Salvamérois Alvaro Julianni. Elle prit également part - en soutien moral et politique - au développement de la panacée dite universelle que le reconnu docteur Macrin Visconti concocta; c'est d'ailleurs Salomon d'Iscar, touché par la maladie depuis l'adolescence, qui en fut le premier bénéficiaire. Ce dernier fut aperçu à plusieurs reprises sans son masque depuis le mois d'octobre et aucune trace de son ancienne affliction ne put être trouvée.

C'est à la fin novembre de l'an 322 que Salomon d'Iscar fut reconnu comme Salomond dit l'Avisé, Grand Chevaucheur et Seigneur Paladin du Sarrenhor suite à la Grande Course qui s'y tint pendant le mois. La comtesse corrésienne chevaucha à ses côtés, arborant armure de cuir et coiffe traditionnelle, gagnant plus encore sa place aux côtés de son époux. On dit qu'il lui fit l'honneur de partager ses titres et pouvoirs, faisant ainsi d'elle officieusement Abigamond, Grande Chevaucheuse et Seigneure Paladine du Sarrenhor.

En février 323, elle fut reconnue comme l'une des principales instigatrices du coup d'état historique qui vit destituer la Princesse Théodoria. Au nom d'une légitimité qu'Abigamond réfuta grâce à l'apparition du Prince Élémas V, présumé mort l'année précédente, elle fit face à Cathara Paurroi sans broncher. C'est que la comtesse d'Esfroy se montra être une alliée fidèle de Ludovic Lacignon; assez du moins pour qu'il fasse d'elle sa conseillère politique personnelle et lui offre des appartements au palais d'Yr. En première ligne du traitement des doléances faites au Protecteur du trône, cette dernière porte son entière confiance.