L'Amant des quatre vents fût ordonné de tous les voeux de la compagnie du heaume à la suite de ce qui deviendra l'évènement marquant de sa vie. (lire La Vierge et l'Écu plus bas) S'il ne pouvait avoir la main de sa dame, il vouerait sa vie à toutes et aucunes. Inspiré par les pastourelles et chansons de gestes des trouvères et troubadours, il décida après quelques années d'errances de tenter de marcher dans les traces des héros anciens.
Armé de l'écu de Galvin le fier, tels les chevaliers errants de jadis, il serait l'égide des faibles, des innocents et des pèlerins célésiens. Peu de temps après, il prit part à la guerre du follet et participa à sont dénouement de manière à lui valoir les remerciements de Charles de Martial et de Sigismond le vif. Chacun voyant en lui un homme d'honneur leur permettant d'obtenir ce qu'ils voulaient de cette guerre.
Suite à ce conflit, le vingt-huitième commandeur de la Compagnie du Heaume rendit sa liberté à Sieur Wenceslas en lui octroyant une décharge honorable afin de parcourir les steppes tout en veillant à la sécurité des plus faibles et des pèlerins. Quant à Sigismond le vif, il lui donna un sorhinar et avec ce dernier, le droit de chevaucher ses terres dans la mesure ou il se rapportait à lui une fois par saison.
Depuis, plusieurs chevauchées ont menées l'amant des quatre vents aux racoins de plusieurs contrées. Plusieurs hommes ont été inspirés par sa droiture et son sens de l'honneur, mais jamais une journée ne s'est passée sans qu'il ne pense à sa flamme et à la honte qui le poussa à devenir l'homme qui l'est devenu.
L'amant des quatres vents est un homme de peu de mots et ne se sent réellement à sa place que sur son destrier sorhinnar, l’Orrindhas à perte de vue, menant quelques pélerins à leur sainte destination...
Voici la chanson de geste de "La Vierge et l'Écu" telle que l'on peut l'entendre chantée dans plusieurs tavernes et cours à travers le royaume:
"Le coeur du royaume est une steppe de liberté,
Loin de l'âme troublée des cités malmenées,
C'est l'Orrhindas qui forge la bravoure du chevalier,
Où le chevaucheur acquière son esprit aiguisé.
Oyez oyez la plainte du chevaucheur!
Son bras vif dérobe la vie des sans honneur,
Mais son cri de guerre n'est que longue clameur,
Et son âme déverse un torrent infini de pleurs.
D'errance étaient ses jours et ses nuits,
Chevauchant sans passé derrière lui,
Toujours en quête d'une gloire inouïe,
Le jeune cavalier ne pouvait s'imaginer d'amour transi.
Or, en surprise se fond parfois ce destin sournois,
À la cour d'un seigneur du chêne il s'échoua,
À sa vue il s'emplit de passion et d'effroi,
Devant cette flamme ardente du nom de Miluska.
Dans ses yeux miroitant les canopées d'Ébène,
Le Chevaucheur errant refléta ses peines,
Dans ses cheveux cascadant le jais des reines,
Le jeune fougueux se noya dans une passion malsaine.
Courtois fut cet amour éphémère,
Et entre les deux corps reposait l'épée du père,
Toujours plus la Vierge et l'Amoureux se firent amers,
Et le bouton d'amour laissa naître la fleur colère.
Seul devant le seigneur paternel et sa cour,
En l'absence de son aimée et sans détour,
Il proclama sans honte son éternel amour,
Puis comme seul supplique demanda sa main en retour.
"Nul gueux n'honnira le joyau du chêne!" scanda une voix,
"Par ma lame pliera ce sans-terre!" poursuivit le malfrat,
Sur l'ennemi inattendu le regard du Chevaucheur se posa,
Et de la vue d'un chevalier au visage dissimulé il s'étonna.
Les yeux livides par dizaines se posèrent sur le seigneur-père,
Qui après une éternité de pensées premières,
Trancha le silence par une unique parole austère :
"Combattez, c'est par l'épée que vous gagnerez la vierge si fière.
"Et puisse le vaincu conserver cette relique mon écu!", ajouta le chevalier inconnu,
"Au Témoin Galvin il a appartenu, en symbole de honte il sera perçu!
Derrière la croix d'or et les trois roses menues,
Le faible se lamentera de l'azur du pavois tenu."
Saisissant son heaume et sa lame, le Chevaucheur errant s'élança,
Acceptant avec bravoure ce duel sans embarras,
Sans surprise le provoquant se dressa,
Afin de répliquer fermement par son bras.
Rompant le silence les glaives s'entrechoquèrent,
Estocs et taillades les prétendants s'échangèrent,
L'un masqué, l'autre dévoilé, ils labourèrent leurs chairs,
De sorte que de maigres instants suffirent à rougir le fer.
Dans la cuisse du Chevaucheur vint enfin se planter l'acier,
En un hurlement l'amoureux s'écroula désespéré,
Le regard bas d'une vie soudainement altérée,
Il gisait aux pieds du chevalier au visage d'un heaume voilé.
"Le Céleste a départi le Fort du Faible, déclama le régent,
"L'Inconnu mariera la Fille, le Défait portera l'écu mortifiant",
Ainsi s'éteignit le Chevaucheur errant,
Et de son corps meurtrit naquit l'Amant des Quatre Vents.
Sans un regard sans une larme,
L'Amant déchu s'empara de l'écu d'arme,
Quitta sans mot le palais et ses charmes,
Sans même contempler de nouveau Miluska sa flamme.
Tel est le récit de l'Amant des Quatre Vents,
Qui depuis chevauche d'Orient en Occident,
Se drape du souvenir d'un amour d'antan,
Et porte le saint écu de honte resplendissant."
D'autres textes ont aussi été écrits au sujet de l'amant des quatres vents, comme une ode rédigé par Karim Nazem:
"Sa constitution rappelant les hommes du nord,
Sa voix qui fait trembler même les Écores,
Son regard plus pur que l’eau de Fulcieu,
De ses pieds il mènera tous les pieux.
Son pavois symbole de conquêtes et victoires,
Porte en son sein du Céleste la gloire.
Son épée à l’indomptable tranchant d’acier,
A pourfendu le mal et dompté les damnés.
C’est sous la voûte qui a vu tant d’enjeux,
Qu’en ce jour, il se présente, fier et preux.
Par la majorité il fut acclamé,
Et sous nos yeux réunis il donnera sa vie.
Afin de préserver paix et unité,
Dans nos royaumes tant de fois éprouvés.
Par sa bravoure, il vaincra l’étranger,
Par le Céleste, la guerre sera évitée.
Car dans cette danse de chair et de fer,
Sachant bien que le sang coulera, rouge et clair,
Par l’honneur, mais aussi pour préserver la lumière,
Wenceslas vaincra et gardera la paix en nos terres."