Historique Public

En 321, les héritiers du message de messire Tyssère portent le nom des « Hirondelles ». Sans structure claire et définie, ce mouvement populaire est né au lendemain de la mort de Jonas Tyssère, ancien Témoin des Témoins, prêcheur du Haut Pilier et, peu avant sa mort, Camérier des Oblats hospitaliers.

Le tout commença avec l’emprisonnement de Barthélémy Tyssère en 316 suite à sa tentative d’assassinat du fils du prince Élémas IV, le seigneur-palatin Ludovic Lacignon. Après des années de tergiversations au sujet du prisonnier, le prince décida de juger publiquement et définitivement le prisonnier. Or, lorsqu’il apparut devant la cour d’Yr, Barthélémy invoqua le procès par combat. Ayant confiance en ses propres capacités martiales, Tyssère estima qu’il pouvait vaincre l’adversaire que la Couronne allait lui imposer. Prenant cette demande comme un affront personnel, le prince choisit impitoyablement son propre champion : Jonas Tyssère, frère de Barthélémy et l’un des principaux meneurs de la révolution. À la surprise générale, Jonas Tyssère débarqua au port de la cité d’Yr le mois suivant. Seul et encapuchonné, il venait répondre à l’appel du prince à titre de champion. En proie à l’angoisse et désireux de revoir son frère avant sa mort, Jonas ne pouvait résister à la convocation. C’est sur la Plaza des Neufs Jardins que le duel judiciaire eut lieu. Tous deux bardés d’un simple plastron de fer rouillé, armés d’une épée sans décorations et protégés à l’aide de targes de bois, les frères s’affrontèrent publiquement sous une fine averse de neige. Contrairement aux attentes des spectateurs, Jonas eut le dessus sur Barthélémy pendant une bonne partie de l’affrontement. Les récentes années d’incarcération de ce dernier avaient considérablement amoindri ses capacités physiques. Toutefois, lorsqu’il eut l’opportunité de vaincre son frère, Jonas s’arrêta brusquement. Barthélémy crut qu’il s’agissait là d’une feinte et, sans rencontrer de résistance, enfonça sa lame dans la poitrine du chef Désirant. L’air médusé, le prisonnier retira son épée du corps de Jonas et le soutint dans sa chute. Gisant dans une mare de son propre sang, les dernières paroles rapportées de l’ancien Témoin des Témoins furent « Ils sont tous uniques et parfaits… ». Suite à ce duel, Barthélémy Tyssère fut acquitté et libéré. La dépouille du défunt, quant à elle, fut renvoyée à Casteval où l’on en perdit la trace.

Cependant, lors des mois qui suivirent, des fidèles commencèrent à proclamer avoir aperçu l’esprit de Jonas Tyssère dans des lieux de culte. La rumeur se répandit comme une traînée de poudre dans l’est du royaume et engendra le mouvement des Hirondelles. Selon ces zélotes, le principal commandement du Céleste est simple : tout être humain est égal à ses semblables et libre de ses choix. Au nom de la Foi, les Hirondelles combattent les inégalités (parfois violemment), redistribuent les richesses et refusent l’autorité d’une quelconque structure religieuse hiérarchisée.